Vers la fin du paiement en liquide ?

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En France, le paiement en liquide recule face à la montée des solutions numériques. Cartes bancaires, paiements sans contact et mobiles séduisent par leur praticité. Cependant, les espèces conservent une place importante, notamment dans certaines régions et auprès des seniors. Avec l’Union européenne fixant une limite stricte aux paiements en liquide dès 2027, l’avenir de l’argent liquide est en question.​

Une transition numérique accélérée

Depuis plusieurs années, la France connaît une transformation rapide de ses habitudes de paiement. En 2024, les paiements par carte bancaire ont représenté 48 % des transactions aux points de vente, dépassant pour la première fois les paiements en espèces, qui ont chuté à 43 %. Cette évolution s’explique par l’essor du sans-contact, la généralisation des terminaux de paiement électronique et la montée en puissance des paiements mobiles.​

Les paiements mobiles, bien que représentant encore une part modeste, connaissent une croissance significative. En 2024, ils ont doublé pour atteindre 4 % des transactions. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes adultes, qui adoptent rapidement ces nouvelles technologies.​

La pandémie de COVID-19 a également joué un rôle catalyseur, incitant les consommateurs à privilégier les paiements sans contact pour des raisons sanitaires. De plus, la montée en puissance du commerce en ligne, représentant 25 % des transactions en 2024, a renforcé cette dynamique.​

Les espèces : un ancrage encore solide

Malgré cette transition numérique, le paiement en liquide reste ancré dans les habitudes de nombreux Français. Les espèces représentent encore 43 % des transactions aux points de vente . Elles sont particulièrement prisées dans les zones rurales, où l’accès aux services bancaires peut être limité. La Poste maintient un réseau de 17 000 points de contact dans ces zones, offrant un accès aux services financiers et au retrait d’espèces.

Les seniors constituent également une population attachée au paiement en liquide, souvent par habitude ou par méfiance envers les technologies numériques. Par ailleurs, certaines transactions informelles, comme les achats entre particuliers, continuent de privilégier les espèces pour leur simplicité.​

Une réglementation européenne plus stricte

L’Union européenne a récemment adopté une législation visant à harmoniser les règles sur les paiements en espèces. À partir de 2027, les paiements en liquide dépassant 10 000 euros seront interdits dans les 27 pays membres . Cette mesure vise à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.​

En France, cette nouvelle réglementation aura un impact limité, le pays ayant déjà fixé une limite plus stricte de 1 000 euros pour les paiements en espèces entre un particulier et un professionnel. Cependant, dans des pays comme l’Allemagne ou l’Autriche, où il n’existait pas de plafond, cette législation marque un tournant significatif.​

Par ailleurs, pour les transactions en espèces d’un montant entre 3 000 et 10 000 euros, les vendeurs européens devront désormais demander une pièce d’identité . Cette obligation vise à renforcer la traçabilité des transactions et à prévenir les activités illicites.​

Vers une coexistence des moyens de paiement

Alors que les paiements numériques continuent de gagner du terrain, le paiement en liquide conserve une place importante dans l’économie française. Les espèces offrent une solution accessible à tous, notamment aux personnes non bancarisées ou réticentes à l’utilisation des technologies numériques.​

Les autorités européennes, conscientes de cette réalité, envisagent l’introduction de l’euro numérique comme un complément à l’argent liquide, et non comme un substitut. Ce projet vise à garantir un accès universel à une monnaie de banque centrale à l’ère numérique.​

En conclusion, bien que le paiement en liquide soit en déclin, il ne disparaîtra pas dans un avenir proche. Une coexistence entre les espèces et les moyens de paiement numériques semble être la voie privilégiée, permettant à chacun de choisir le mode de paiement qui lui convient le mieux.​

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