Tunisie : Kaïs Saïed réorganise le pouvoir

Kaïs Saïed Président de la République tunisienne, / Crédit image : (Xinhua/VNA/CVN)

Le 8 mars 2025, le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé le limogeage de son Premier ministre. Cette décision marque un renforcement de la centralisation du pouvoir au sein de l’exécutif tunisien, dans un contexte de défis économiques et sécuritaires. L’opération suscite des réactions variées tant au niveau national qu’international.

Un contexte de réformes et de défis

Depuis la révolution tunisienne, le pays a connu plusieurs vagues de réformes politiques. Le président Saïed, élu en 2019, a progressivement recentré l’autorité sur la fonction présidentielle afin de répondre à des enjeux économiques et sécuritaires persistants. En 2025, avec une inflation avoisinant les 15 % et un taux de chômage proche de 20 %, la Tunisie se trouve confrontée à d’importants défis internes. Dans ce cadre, la décision de modifier la composition du gouvernement est présentée comme une mesure visant à optimiser la gestion des affaires publiques.

La décision de limogeage

Le 8 mars 2025, par communiqué officiel, Kaïs Saïed a annoncé la destitution de son Premier ministre, évoquant la nécessité de réajuster la gouvernance afin d’améliorer l’efficacité administrative. La mesure s’inscrit dans une série d’actions entreprises par le président pour renforcer la coordination et la prise de décision au plus haut niveau. Selon les déclarations officielles, cette réorganisation devrait permettre de mieux concentrer les efforts pour faire face aux problèmes économiques et sécuritaires, tout en facilitant la mise en œuvre de réformes jugées indispensables pour le redressement du pays.

Réactions et perspectives nationales et internationales

Au niveau national, cette décision a suscité diverses réactions. Plusieurs responsables politiques et experts en gouvernance soulignent qu’un recentrage du pouvoir pourrait, dans certaines conditions, simplifier la coordination des politiques publiques dans un environnement marqué par l’urgence des réformes. Dans le même temps, des voix appellent à la prudence et à la vigilance afin que l’équilibre des pouvoirs soit préservé et que les institutions démocratiques continuent de jouer leur rôle dans le contrôle de l’exécutif.
Sur le plan international, des représentants d’institutions telles que l’Union européenne et l’ONU ont pris acte de ce changement. Ils insistent sur l’importance de suivre l’évolution de la situation en Tunisie, en mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre le dialogue avec les partenaires tunisiens pour soutenir la stabilité et les réformes institutionnelles. L’approche internationale reste donc axée sur un suivi attentif et constructif, sans pour autant chercher à prendre position.

Enjeux pour l’avenir

La réorganisation du gouvernement tunisien pose la question de l’équilibre entre efficacité de la gouvernance et maintien des principes démocratiques. Les mois à venir seront déterminants pour observer si cette concentration du pouvoir permettra d’améliorer la gestion des défis économiques et sécuritaires, tout en garantissant le fonctionnement harmonieux des institutions démocratiques. D’un point de vue analytique, plusieurs observateurs estiment que cette démarche pourrait offrir une meilleure réactivité face aux crises, à condition que les mécanismes de contrôle interne et externe restent préservés. L’évolution de la situation sera suivie de près tant par les acteurs nationaux que par la communauté internationale.

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