
Paradoxe d’un géant technologique : alors que Samsung promet un support logiciel inédit de 7 ans sur ses modèles phares, la réalité du terrain raconte une toute autre histoire. La mise à jour vers One UI 7, basée sur Android 15, accumule les retards, au point de ternir une image de marque longtemps associée à l’excellence technologique.
Un lancement repoussé, des utilisateurs frustrés
Initialement attendue dès l’automne 2024, la mise à jour One UI 7 ne sera finalement déployée qu’en avril 2025 sur les premiers appareils Galaxy S24, Z Fold 6 et Z Flip 6. Soit un délai de près de six mois par rapport au rythme habituel observé les années précédentes. En comparaison, Android 14 avait été livré bien plus rapidement sur les gammes équivalentes.
Samsung évoque une refonte majeure de son interface pour justifier ce décalage : design revisité, intégration de fonctionnalités d’intelligence artificielle, meilleure gestion des widgets et de la personnalisation. Des évolutions ambitieuses, certes, mais qui ne suffisent pas à calmer l’impatience d’une base d’utilisateurs de plus en plus exigeante.
Surtout que le flou entretenu pendant des mois autour du calendrier n’a fait qu’attiser les critiques : les Galaxy S23, Z Fold 5, Z Flip 5 ou encore les Galaxy A54 et A73, pourtant éligibles, restent encore bloqués sous Android 14 à l’approche du second trimestre 2025.
Quand la concurrence met Samsung face à ses contradictions
Là où Samsung patine, d’autres constructeurs brillent par leur réactivité. Google a naturellement ouvert le bal avec ses Pixel, tous passés sous Android 15 dès octobre 2024, de la génération 6 à la 8 Pro. OnePlus a suivi en trombe : son OnePlus 12 a reçu OxygenOS 15 en moins d’un mois, et les mises à jour se sont enchaînées sur les modèles antérieurs, y compris le OnePlus 10 Pro et la gamme Nord.
Honor, pourtant revenu récemment sur le marché européen, a montré une organisation redoutable : calendrier publié à l’avance, mises à jour régulières, et des modèles comme le Magic V2 ou le Honor 90 déjà sous Android 15 dès janvier. Même Vivo et Xiaomi ont accéléré leur cadence, diffusant leurs interfaces Funtouch OS et HyperOS avant la fin de l’hiver.
Face à cette efficacité, Samsung paraît désorganisé. L’entreprise, qui se positionne pourtant comme le leader mondial du smartphone, peine à tenir une promesse pourtant simple : offrir un accès rapide aux dernières innovations logicielles.
Entre promesses marketing et réalité logicielle
Ce retard affecte plus qu’un simple confort utilisateur : il mine la crédibilité d’une marque qui investit massivement dans sa communication autour du « support longue durée ». Or, proposer 7 ans de mises à jour n’a de valeur que si celles-ci arrivent à temps. Comment justifier qu’un Galaxy Z Fold vendu plus de 1800 € reste sur une version obsolète d’Android quand des smartphones à 500 € de la concurrence ont déjà migré vers Android 15 ?
Derrière cette inertie se cache un problème plus structurel : la fragmentation du parc Samsung, la multiplication des modèles et la complexité des surcouches rendent chaque mise à jour plus lente, plus coûteuse, plus risquée. Une situation que Google ou Apple, avec leur écosystème intégré, contournent brillamment.
Un tournant à ne pas rater pour Samsung
Le cas One UI 7 est révélateur d’un malaise plus profond. Samsung ne peut plus se permettre d’aligner promesses et excuses. L’exigence des consommateurs a changé : les utilisateurs n’attendent pas seulement de beaux produits, ils exigent un suivi logiciel exemplaire, rapide, transparent.
Pour éviter que cet épisode ne laisse une trace durable dans sa relation client, Samsung devra revoir en profondeur son approche du déploiement logiciel. Mieux communiquer, simplifier son parc, et surtout, accélérer. Car dans l’univers mobile, chaque mois de retard, c’est un peu plus de terrain perdu.
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