La crise financière que traverse l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aggravée par la baisse des budgets alloués à la vaccination, pourrait entraîner une recrudescence d’épidémies dans les pays pauvres. Les coupes budgétaires, notamment celles des États-Unis, perturbent les efforts de vaccination infantile, exacerbant les risques sanitaires. Des maladies évitables comme la rougeole et la méningite connaissent déjà une résurgence alarmante. Ce contexte met en lumière les défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé fragiles des pays à faible revenu.
Une crise budgétaire sans précédent pour l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait face à une crise financière majeure, marquée par une réduction de 20 % de son budget suite au retrait annoncé des États-Unis, son principal contributeur. Lors du dernier cycle budgétaire de 2022-2023, les États-Unis avaient apporté 16,3 % des 7,89 milliards de dollars du budget total de l’OMS. Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large de réduction de l’aide publique au développement par plusieurs pays, affectant directement les programmes de santé mondiaux.
Les conséquences de ces coupes budgétaires sont particulièrement préoccupantes pour les campagnes de vaccination dans les pays à faible revenu. Selon un rapport conjoint de l’OMS, de l’UNICEF et de Gavi, l’Alliance du vaccin, les efforts de vaccination infantile sont perturbés dans près de la moitié des 108 pays à revenu faible ou intermédiaire . Cette situation compromet les avancées réalisées au cours des dernières décennies en matière de santé publique.
La résurgence inquiétante des épidémies évitables
La baisse de la couverture vaccinale a des conséquences directes sur la santé des populations les plus vulnérables. En 2023, 14,5 millions d’enfants n’ont pas reçu leurs vaccinations systématiques, contre 13,9 millions en 2022 et 12,9 millions en 2019 . Cette tendance alarmante est exacerbée par la désinformation et les conflits qui entravent l’accès aux soins.
Des maladies évitables telles que la rougeole, la méningite et la fièvre jaune connaissent une recrudescence dans plusieurs régions du monde. Selon l’OMS et l’UNICEF, ces maladies, autrefois sous contrôle grâce à des campagnes de vaccination efficaces, réapparaissent dans des zones où la couverture vaccinale a chuté . Cette situation met en évidence l’importance cruciale de maintenir des programmes de vaccination robustes pour prévenir les épidémies.
Les pays pauvres en première ligne
Les pays à faible revenu sont les plus durement touchés par cette crise sanitaire. Les systèmes de santé fragiles, combinés à des ressources limitées, rendent ces pays particulièrement vulnérables aux épidémies. La réduction des financements internationaux compromet leur capacité à mener des campagnes de vaccination efficaces et à surveiller l’émergence de nouvelles maladies.
Gavi, l’Alliance du vaccin, souligne la nécessité d’un financement adéquat pour ses programmes de 2026 à 2030, estimant à 9 milliards de dollars les fonds requis pour maintenir et étendre les efforts de vaccination. Sans cet investissement, les progrès réalisés pourraient être anéantis, exposant des millions de personnes à des maladies évitables.
Vers une réponse internationale coordonnée
Face à cette situation critique, une réponse internationale coordonnée est essentielle pour prévenir une crise sanitaire majeure. Les pays donateurs sont appelés à maintenir, voire augmenter, leur soutien financier aux programmes de vaccination. La reconstitution du fonds Gavi en 2024 est une étape cruciale pour assurer la continuité des campagnes de vaccination dans les pays les plus vulnérables.
Par ailleurs, des initiatives telles que COVAX, visant à garantir un accès équitable aux vaccins, doivent être renforcées pour pallier les inégalités en matière de santé. La solidarité internationale et l’engagement politique sont indispensables pour éviter une recrudescence des épidémies et protéger les avancées en matière de santé publique.
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