Maroc : deuxième débouché des exportations de blé tendre de l’UE pour 2024/2025

Le Maroc se classe comme le deuxième marché d’exportation du blé tendre de l’Union européenne (UE) avec 2 millions de tonnes importées pour la campagne 2024/2025. Le pays est devancé seulement par le Nigéria. Cette position résulte de facteurs climatiques défavorables au Maroc et de dynamiques commerciales internationales en pleine mutation. Cet article explore les raisons de cette évolution, les implications pour les marchés européens et marocains, ainsi que les perspectives futures.​

Une demande marocaine en hausse face à une production locale en baisse

Le Maroc est confronté à une sécheresse persistante qui a sévèrement impacté sa production céréalière. En 2024, la récolte de blé tendre, de blé dur et d’orge a chuté de 43 % pour atteindre 3,1 millions de tonnes. Cette baisse significative a contraint le pays à augmenter ses importations pour satisfaire la demande intérieure. En réponse, le gouvernement marocain a prolongé son programme de subventions à l’importation de blé tendre jusqu’au 31 décembre 2025, afin de garantir un approvisionnement stable et abordable pour les consommateurs. ​

L’UE réoriente ses exportations vers l’Afrique de l’Ouest

Parallèlement, l’Union européenne a dû adapter sa stratégie d’exportation en raison de la concurrence accrue de la Russie sur les marchés traditionnels d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les exportations de blé tendre de l’UE ont diminué de 30 % au cours de la campagne 2024/2025, incitant les exportateurs européens à se tourner vers de nouveaux débouchés, notamment en Afrique de l’Ouest. Le Maroc est ainsi devenu une destination privilégiée pour le blé européen, bénéficiant de cette réorientation stratégique. ​

La concurrence russe et ses répercussions sur les exportations françaises

La Russie, avec ses récoltes abondantes et ses prix compétitifs, a renforcé sa présence sur les marchés nord-africains, notamment en Algérie et en Égypte. Cette situation a entraîné une diminution significative des exportations françaises de blé tendre vers ces pays. En conséquence, la France a intensifié ses efforts pour exporter vers le Maroc, bien que la concurrence russe y soit également présente. Cette rivalité a conduit les exportateurs français à rechercher de nouveaux marchés et à diversifier leurs destinations pour compenser la perte de parts de marché en Afrique du Nord.

Perspectives et enjeux pour les relations commerciales euro-marocaines

La position du Maroc en tant que deuxième débouché des exportations de blé tendre de l’UE souligne l’importance croissante des relations commerciales entre les deux partenaires. Toutefois, cette dépendance mutuelle comporte des défis. Pour le Maroc, il est crucial de renforcer sa résilience face aux aléas climatiques en investissant dans des pratiques agricoles durables et en diversifiant ses sources d’approvisionnement. De leur côté, les exportateurs européens doivent continuer à s’adapter aux évolutions du marché mondial, en tenant compte de la concurrence accrue et des fluctuations de la demande.​

En somme, la dynamique actuelle des échanges de blé tendre entre l’UE et le Maroc reflète des ajustements stratégiques en réponse à des facteurs climatiques et économiques. Cette situation met en lumière la nécessité pour les deux parties de collaborer étroitement afin d’assurer une stabilité et une prospérité partagées dans le secteur céréalier.

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