
Le 2 avril 2025, le président américain Donald Trump a annoncé une série de nouveaux droits de douane, incluant une taxe universelle de 10 % sur toutes les importations et des tarifs additionnels spécifiques pour certains pays. Ces mesures ont suscité des réactions vives à travers le monde, notamment en Afrique, où des nations comme l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Libye et Madagascar sont particulièrement touchées.
Une taxe universelle et des tarifs spécifiques
Lors de son discours du 2 avril, Donald Trump a déclaré une « journée de libération » économique, annonçant une taxe universelle de 10 % sur toutes les importations aux États-Unis, effective dès le 5 avril 2025. En plus de cette taxe, des tarifs additionnels, dits « réciproques », ont été imposés à environ 90 pays, basés sur les déséquilibres commerciaux perçus et les barrières tarifaires existantes. Ces tarifs spécifiques entreront en vigueur le 9 avril 2025.
Impact sur les nations africaines
Plusieurs pays africains figurent parmi les plus touchés par ces nouvelles mesures. Lesotho, par exemple, se voit imposer un tarif de 50 %, le plus élevé annoncé, menaçant son industrie textile qui représente 20 % de son PIB et emploie environ 30 000 personnes, principalement des femmes. Madagascar est également sévèrement affecté avec un tarif de 47 %, mettant en péril son secteur textile employant 180 000 personnes. L’Afrique du Sud, quant à elle, fait face à un tarif de 31 %, impactant des secteurs clés tels que l’automobile, l’agriculture et la métallurgie.
Au Maghreb, l’Algérie et la Libye sont également confrontées à des tarifs douaniers significatifs imposés par les États-Unis. L’Algérie est soumise à un tarif de 30 %, tandis que la Libye fait face à un tarif de 31 % . Ces mesures risquent d’affecter considérablement les économies de ces deux nations, notamment en ce qui concerne leurs exportations d’hydrocarbures, qui constituent une part essentielle de leurs revenus nationaux. Les autorités algériennes et libyennes n’ont pas encore officiellement réagi à ces annonces, mais des experts anticipent des répercussions négatives sur les balances commerciales et les relations diplomatiques avec les États-Unis.
Réactions et conséquences économiques
Les réactions ne se sont pas fait attendre. L’Afrique du Sud a exprimé sa préoccupation, estimant que ces tarifs annulent les bénéfices de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un programme commercial offrant un accès en franchise de droits au marché américain pour les pays africains éligibles. Ce programme, en place depuis 2000, doit expirer en septembre 2025, et son renouvellement semble désormais compromis. Les autorités sud-africaines envisagent de diversifier leurs marchés d’exportation et d’investir stratégiquement dans les secteurs affectés pour soutenir la résilience économique.
Vers une guerre commerciale mondiale ?
Ces mesures protectionnistes de l’administration Trump ont provoqué des turbulences sur les marchés financiers mondiaux, avec des baisses significatives des indices boursiers et du dollar américain. Des alliés clés des États-Unis, tels que le Royaume-Uni, l’Union européenne, le Canada et le Japon, ont critiqué ces tarifs, les qualifiant d’injustifiés et nuisibles à la stabilité économique. Certains pays, dont la Chine, le Canada et l’Union européenne, ont annoncé ou préparent des mesures de rétorsion, alimentant les craintes d’une guerre commerciale à l’échelle mondiale.
En somme, les nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis risquent d’avoir des répercussions profondes sur les économies africaines, mettant en péril des industries clés et exacerbant les tensions commerciales internationales.
Soyez le premier à commenter