
Les relations entre l’Algérie et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) connaissent une escalade sans précédent. Après que le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont rappelé leurs ambassadeurs en Algérie, accusant cette dernière d’avoir abattu un drone malien en territoire malien, Alger a réagi en rappelant ses propres ambassadeurs au Mali et au Niger, tout en différant l’arrivée de son ambassadeur au Burkina Faso. Cette série d’événements souligne les tensions croissantes dans la région et suscite des inquiétudes quant à la stabilité diplomatique et sécuritaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
L’Algérie applique la réciprocité diplomatique
En réponse au rappel de leurs ambassadeurs par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, l’Algérie a annoncé, le 7 avril 2025, le rappel de ses ambassadeurs en poste à Bamako et Niamey, ainsi que le report de la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso. Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé ses regrets quant à cette situation, déclarant : « L’Algérie regrette d’avoir à appliquer la réciprocité, suite à la décision inamicale des autorités maliennes, nigériennes et burkinabées. » Alger a également critiqué l’alignement du Niger et du Burkina Faso sur les positions du Mali, qualifiant cette démarche « d’inconsidérée » et fondée sur des « thèses fallacieuses ».
Contexte de l’incident du drone malien
Cette crise diplomatique trouve son origine dans la destruction, le 1ᵉʳ avril 2025, d’un drone malien par l’armée algérienne près de la localité frontalière de Tinzaouatine. Les autorités algériennes ont affirmé que l’appareil avait violé leur espace aérien, tandis que le gouvernement malien a contesté cette version, soutenant que le drone opérait en territoire malien. Cet incident a exacerbé les tensions entre les deux pays, déjà fragilisées par des désaccords antérieurs concernant la gestion des conflits internes au Mali et les alliances régionales.
Répercussions sur les relations régionales
Les mesures prises par l’Algérie et les pays de l’AES reflètent une détérioration significative des relations diplomatiques en Afrique de l’Ouest. Le rappel mutuel des ambassadeurs et le report de la prise de fonction des représentants diplomatiques risquent de compliquer davantage la coopération régionale, notamment en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Ces développements interviennent dans un contexte où les alliances et les partenariats sont en pleine recomposition, avec des implications potentielles pour la stabilité de la région.
Perspectives et enjeux futurs
L’escalade actuelle des tensions diplomatiques entre l’Algérie et les membres de l’AES soulève des questions quant aux mécanismes de résolution des conflits en Afrique de l’Ouest. La nécessité d’un dialogue ouvert et constructif apparaît essentielle pour prévenir une aggravation de la situation. Les acteurs régionaux et internationaux devront redoubler d’efforts pour faciliter la médiation et encourager les parties concernées à privilégier la diplomatie afin de restaurer la confiance mutuelle et de promouvoir la stabilité régionale.
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