Expulsion de 12 agents de l’ambassade de France : une nouvelle crise diplomatique s’ouvre entre Paris et Alger

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L’Algérie a ordonné l’expulsion de 12 agents de l’ambassade de France, une décision sans précédent depuis l’indépendance du pays en 1962. Cette mesure, annoncée le 14 avril 2025, intervient en réaction à l’arrestation de trois ressortissants algériens en France, dont un agent consulaire, soupçonnés d’implication dans l’enlèvement de l’influenceur Amir Boukhors, alias Amir DZ. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a dénoncé une décision « injustifiée » et menace de représailles. Cet épisode marque une nouvelle escalade dans les relations déjà tendues entre les deux pays.​

Une expulsion inédite depuis 1962

Le 14 avril 2025, les autorités algériennes ont exigé le départ de 12 agents de l’ambassade de France à Alger sous 48 heures. Cette décision, sans précédent depuis l’indépendance de l’Algérie, fait suite à l’arrestation en France de trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire, accusés d’enlèvement en relation avec une entreprise terroriste. Les personnes visées par l’expulsion seraient des fonctionnaires français, certains relevant du ministère de l’Intérieur.​

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié cette mesure de « réponse injustifiée » et a demandé à l’Algérie de renoncer à ces expulsions, faute de quoi la France se verrait contrainte de réagir immédiatement.​

L’affaire Amir DZ : un catalyseur de tensions

L’affaire à l’origine de cette crise concerne l’enlèvement en avril 2024 de l’influenceur algérien Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme d’Amir DZ. Réfugié politique en France depuis 2023, il avait été brièvement enlevé en région parisienne par des individus se faisant passer pour des policiers. L’enquête française a conduit à l’arrestation de trois Algériens, dont un agent consulaire, soupçonnés d’implication dans cet enlèvement.​

L’Algérie a vivement protesté contre la mise en examen de son agent consulaire, qualifiant l’argumentaire français de « vermoulu et farfelu ». Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé une « cabale judiciaire inadmissible » et a exprimé sa vive protestation auprès de l’ambassadeur de France à Alger.​

Un contexte de relations bilatérales fragile

Cette crise survient dans un contexte de relations déjà tendues entre la France et l’Algérie. En juillet 2024, la France avait modifié sa position sur le Sahara occidental en soutenant le plan d’autonomie marocain, suscitant la colère d’Alger. Par ailleurs, l’arrestation en novembre 2024 de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie avait également ravivé les tensions.​

Malgré une tentative de réchauffement des relations début avril 2025, avec une visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger et un échange téléphonique entre les présidents Macron et Tebboune, cette nouvelle crise remet en question les efforts de normalisation.​

Quelles perspectives pour les relations franco-algériennes ?

La France a laissé entendre qu’elle pourrait prendre des mesures de rétorsion si l’Algérie maintient sa décision d’expulser les 12 agents. Parmi les options évoquées figurent des expulsions réciproques de diplomates algériens, des restrictions sur les visas, voire des mesures économiques ciblées. La visite prévue du ministre français de la justice Gérald Darmanin en Algérie dans les prochaines semaines semble désormais compromise.​

Cette crise diplomatique pourrait avoir des conséquences durables sur les relations entre Paris et Alger, remettant en question les efforts de réconciliation entrepris ces derniers mois. Les deux pays devront faire preuve de diplomatie et de volonté politique pour surmonter cette nouvelle épreuve et éviter une détérioration supplémentaire de leurs relations.​

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