
Face aux défis posés par la sécheresse et la demande croissante en eau potable, l’Algérie intensifie ses efforts en matière de dessalement de l’eau de mer. Le président Abdelmadjid Tebboune a récemment inauguré plusieurs stations, marquant une étape significative dans la stratégie nationale visant à diversifier les sources d’approvisionnement en eau et à réduire la dépendance aux ressources hydriques traditionnelles.
Des inaugurations en série pour renforcer la capacité du pays
En février 2025, l’Algérie a franchi une étape majeure avec l’inauguration de deux importantes stations de dessalement. La première, située à Oran, a été mise en service le 20 février, suivie de celle de Fouka, dans la wilaya de Tipaza, inaugurée le 22 février. Chacune de ces installations affiche une capacité de production de 300 000 mètres cubes d’eau potable par jour, contribuant ainsi à améliorer l’approvisionnement en eau des populations locales. Ces projets s’inscrivent dans le cadre d’un programme d’urgence lancé en 2022, doté d’une enveloppe de deux milliards de dollars, visant à construire cinq stations de dessalement pour faire face aux défis posés par la sécheresse.
Une augmentation significative de la part de l’eau dessalée
Avec la mise en service de ces nouvelles stations, la part de l’eau dessalée dans l’alimentation en eau potable du pays est passée de 18 % à 42 %. La capacité nationale de dessalement a ainsi augmenté, passant de 2,2 millions à 3,7 millions de mètres cubes par jour. Cette expansion témoigne de la volonté des autorités algériennes de sécuriser l’approvisionnement en eau potable pour une population en croissance et de réduire la pression sur les ressources en eau douce, notamment les barrages et les nappes phréatiques.
Des projets ambitieux à l’horizon 2030
L’Algérie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’ici 2030, le pays prévoit la réalisation de six nouvelles stations de dessalement dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Chlef, Tizi-Ouzou, Jijel et Skikda. Ces infrastructures supplémentaires porteront la capacité de dessalement à 5,5 millions de mètres cubes par jour, permettant ainsi de couvrir 60 % des besoins nationaux en eau potable. Cette stratégie ambitieuse vise à renforcer la résilience du pays face aux aléas climatiques et à assurer une distribution équitable de l’eau sur l’ensemble du territoire.
Vers une gestion centralisée et efficace des stations de dessalement
Pour accompagner cette dynamique, le président Tebboune a annoncé la création d’une entreprise dédiée à la réalisation et à la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer. Cette initiative vise à centraliser les efforts, optimiser les ressources et garantir une maintenance efficace des installations. En confiant cette mission à une entité spécialisée, les autorités entendent assurer la pérennité et la performance des stations, éléments clés de la stratégie nationale de sécurisation de l’approvisionnement en eau.
En somme, l’Algérie mise résolument sur le dessalement de l’eau de mer pour répondre aux défis hydriques actuels et futurs. Ces investissements massifs traduisent une volonté de garantir l’accès à l’eau potable pour tous et de préserver les ressources naturelles du pays.
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