
La députée Naïma Moutchou a récemment été la cible d’un courrier raciste, suscitant une vague de réactions au sein de la classe politique française. Cette attaque soulève des questions sur la persistance du racisme en France et la protection des élus de la république face à de telles menaces.
Une lettre haineuse adressée à une élue de la République

© : Naïma Moutchou sur X
Le 14 avril 2025, Naïma Moutchou, députée du Val-d’Oise et vice-présidente de l’Assemblée nationale, a reçu une lettre contenant des propos racistes et menaçants. Le message, écrit à la main sur une page d’un article de Paris Match la concernant, comprenait des phrases telles que : « Vous avez une gueule d’arabe », « Vous n’avez rien à faire dans ce pays qui ramasse tous les déchets du monde », et « Dégagez vite ! »
Dans une publication sur le réseau social X, l’élue a exprimé son indignation : « C’est violent, c’est raciste, c’est une honte. J’ai un nœud au ventre et j’ai une colère froide. » Elle a également déclaré : « Je suis française et je suis d’origine marocaine. Je ne m’excuserai jamais d’être ce que je suis ni de défendre ce que je crois juste. »
Une réaction politique transpartisane
La diffusion de cette lettre a suscité une réaction unanime de la classe politique française. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a déclaré : « Les mots du pire. Le racisme n’a pas sa place dans notre République. Aucune forme de haine n’a sa place. » Des figures de divers partis, tels que Mathilde Panot (LFI), Boris Vallaud (PS), Valérie Pécresse (LR) et Laure Lavalette (RN), ont également exprimé leur soutien à Naïma Moutchou et condamné fermement cette attaque.
Naïma Moutchou : un parcours engagé contre les discriminations
Née en 1980 à Ermont, dans le Val-d’Oise, Naïma Moutchou est issue d’une famille d’origine marocaine. Avocate de formation, elle s’est engagée en politique en 2017 avec La République en marche, avant de rejoindre le parti Horizons en 2021. Tout au long de sa carrière, elle a œuvré pour renforcer les sanctions contre les propos discriminatoires, notamment en soutenant un amendement rendant les auteurs de propos racistes inéligibles.
Une problématique persistante
Cet incident s’inscrit dans un contexte plus large de menaces et d’agressions envers les élus. Selon le ministère de l’Intérieur, les violences verbales et physiques contre les élus ont augmenté de 32 % en 2022 par rapport à l’année précédente. Des figures politiques telles que Yaël Braun-Pivet ont également été la cible de courriers haineux et antisémite, soulignant la nécessité de renforcer la protection des représentants de la République.
Cet incident met en lumière les défis persistants liés au racisme et à la protection des élus en France. La réaction unanime de la classe politique souligne l’importance de lutter collectivement contre toutes les formes de haine et de discrimination.
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