La Tunisie interdit la pêche au poulpe pour préserver une ressource en déclin

Des pêcheurs préparent leurs filets au port de Zarzis, en Tunisie. © : FATHI NASRI / AFP

Face à une diminution alarmante des populations de poulpes, la Tunisie a décidé d’interdire leur pêche sur l’ensemble de son littoral à partir du 1ᵉʳ avril 2025, sans préciser de date de fin. Cette mesure vise à protéger cette espèce essentielle à l’écosystème marin et à l’économie locale. Les professionnels de la mer et les associations environnementales saluent cette initiative, tout en appelant à des actions concrètes pour assurer sa mise en œuvre effective.

Une décision motivée par une baisse inquiétante des populations de poulpes

Depuis le début de l’année 2025, les pêcheurs tunisiens, notamment ceux de l’île de Kerkennah, alertent sur une chute drastique des captures de poulpes. Cette diminution a des répercussions directes sur les revenus de nombreuses familles dépendantes de cette activité. Plusieurs facteurs sont pointés du doigt, tels que la surpêche, la pêche illégale en dehors des saisons réglementées et l’utilisation de techniques non durables. Ces pratiques compromettent le cycle de reproduction des poulpes et menacent l’équilibre de l’écosystème marin.​

Une interdiction saluée par les associations environnementales

L’Association Kraten pour le Développement Durable, la Culture et les Loisirs (AKDDCL) de Kerkennah a exprimé son soutien à cette interdiction, la considérant comme un pas positif vers la préservation de la ressource. Toutefois, l’association insiste sur la nécessité d’un plan d’action concret et coordonné impliquant tous les acteurs du secteur de la pêche maritime. L’objectif est d’assurer une application effective de l’interdiction et de protéger les poulpes durant leur période de reproduction et de croissance.​

Enjeux économiques et écologiques pour la Tunisie

Le poulpe joue un rôle crucial dans l’économie locale, en particulier pour les communautés côtières comme celles de Kerkennah, où il constitue une source de revenus majeure. Sa raréfaction pousse certains pêcheurs à se tourner vers d’autres espèces, risquant ainsi de provoquer un déséquilibre supplémentaire dans l’écosystème marin. Cette interdiction vise donc non seulement à protéger le poulpe, mais aussi à préserver l’équilibre écologique et les moyens de subsistance des pêcheurs tunisiens.​

Vers une gestion durable des ressources halieutiques

Cette mesure s’inscrit dans une démarche plus large de gestion durable des ressources marines en Tunisie. Il est essentiel de renforcer les contrôles pour lutter contre la pêche illégale et d’encourager les pratiques respectueuses de l’environnement. La collaboration entre les autorités, les associations et les pêcheurs est primordiale pour assurer la pérennité des ressources halieutiques et la survie des communautés qui en dépendent.​

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