Une simple tablette de chocolat a récemment bouleversé les chaînes d’approvisionnement mondiales. Le « chocolat de Dubaï », devenu viral sur TikTok, a déclenché une demande sans précédent pour les pistaches, ingrédient clé de cette confiserie. Ce phénomène illustre l’impact croissant des réseaux sociaux sur les tendances de consommation et les marchés agricoles mondiaux.
Une gourmandise devenue phénomène mondial
Créé en 2021 par la chocolaterie émiratie Fix Dessert Chocolatier, le « Can’t Get Knafeh of It » est une tablette de chocolat au lait garnie de crème de pistache et de pâte kataifi, inspirée du dessert traditionnel knafeh. Ce produit a connu une ascension fulgurante fin 2023 lorsqu’une vidéo TikTok le mettant en avant a dépassé les 120 millions de vues, déclenchant une vague d’engouement mondial.
La popularité du chocolat de Dubaï a rapidement dépassé les frontières des Émirats arabes unis. Des marques internationales telles que Lindt et Läderach ont lancé leurs propres versions pour répondre à la demande croissante. En France, des enseignes comme Carrefour et Lidl ont proposé ces tablettes, parfois à des prix dépassant 80 euros le kilo.
Une pression inédite sur la filière pistachière
L’engouement pour le chocolat de Dubaï a entraîné une explosion de la demande en pistaches, ingrédient central de cette confiserie. Les prix ont grimpé de 7,65 à 10,30 dollars la livre en un an.
Cette situation a été aggravée par une mauvaise récolte aux États-Unis, principal exportateur mondial de pistaches, où la majorité de la production a été vendue avec coquille, réduisant la disponibilité des pistaches décortiquées nécessaires à la fabrication de la crème. Parallèlement, l’Iran, deuxième producteur mondial, a augmenté ses exportations vers les Émirats arabes unis de 40 % en six mois pour répondre à la demande.
Les réseaux sociaux, nouveaux maîtres des tendances alimentaires
Le succès du chocolat de Dubaï illustre la puissance des réseaux sociaux dans la diffusion rapide de tendances alimentaires. Des vidéos de dégustation, des recettes maison et des critiques ont inondé TikTok, Instagram et YouTube, amplifiant l’engouement. Des influenceurs ont même proposé des versions maison de la tablette, contribuant à sa popularité.
Cette viralité a eu des répercussions économiques significatives. Des marques ont été contraintes de rationner la vente de leurs produits, et des litiges juridiques ont émergé concernant l’utilisation du terme « chocolat de Dubaï » par des fabricants ne produisant pas aux Émirats.
Vers une redéfinition des chaînes d’approvisionnement mondiales
L’impact du chocolat de Dubaï sur la filière pistachière mondiale soulève des questions sur la résilience des chaînes d’approvisionnement face à des phénomènes viraux imprévus. Les producteurs et distributeurs doivent désormais anticiper les fluctuations de la demande induites par les tendances des réseaux sociaux.
Cette situation met également en lumière la nécessité d’une transparence accrue sur l’origine des produits et la composition des confiseries, afin d’assurer la confiance des consommateurs et la conformité aux normes sanitaires.
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