​La flotte fantôme russe : une échappatoire aux sanctions internationales

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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, la communauté internationale a imposé des sanctions sévères pour limiter les exportations énergétiques russes. Cependant, Moscou a mis en place une « flotte fantôme » de pétroliers pour contourner ces restrictions. Ces navires, souvent âgés et immatriculés sous des pavillons de complaisance, continuent de transporter le pétrole russe, soulevant des préoccupations économiques, environnementales et sécuritaires.​

Une flotte discrète mais efficace

La « flotte fantôme » russe est composée d’environ 600 navires, selon la Kyiv School of Economics. Ces pétroliers, souvent âgés de plus de 20 ans, sont enregistrés sous des pavillons de complaisance dans des pays tels que le Panama, Antigua-et-Barbuda ou les Îles Marshall. Cette immatriculation permet de masquer l’origine réelle des navires et de faciliter le contournement des sanctions internationales. Environ 70 % du pétrole russe exporté par voie maritime transite par ces navires, assurant ainsi une source de revenus substantielle pour Moscou malgré les restrictions imposées.​

Des risques environnementaux accrus

L’utilisation de navires vieillissants et mal entretenus présente des dangers significatifs pour l’environnement maritime. En mai 2023, le pétrolier Pablo, appartenant à cette flotte, a explosé au large de la Malaisie, mettant en évidence les risques liés à ces bâtiments obsolètes. Ces incidents soulignent la menace d’une catastrophe écologique majeure en cas de déversement de pétrole en mer.​

Réactions et mesures internationales

Face à cette situation, l’Union européenne a renforcé ses sanctions en décembre 2024, ciblant spécifiquement 52 navires de la flotte fantôme. Ces mesures visent à limiter la capacité de la Russie à financer son effort de guerre en Ukraine. De plus, en mars 2025, les autorités allemandes ont saisi un pétrolier soupçonné d’appartenir à cette flotte, illustrant la volonté croissante des États européens de contrer ces pratiques.​

Enjeux économiques et géopolitiques

Malgré les sanctions, la Russie continue d’exporter son pétrole grâce à cette flotte, générant des revenus considérables. Cette situation complexifie les efforts internationaux pour exercer une pression économique sur Moscou et met en lumière les défis liés à la régulation du commerce maritime mondial. La persistance de ces exportations souligne également les limites des sanctions actuelles et la nécessité d’une coopération internationale renforcée pour les rendre plus efficaces.​

En conclusion, la « flotte fantôme » russe représente un défi majeur pour la communauté internationale, non seulement en termes de contournement des sanctions, mais aussi en raison des risques environnementaux et sécuritaires qu’elle engendre. Une réponse coordonnée et stricte semble indispensable pour endiguer ce phénomène et renforcer l’efficacité des mesures prises à l’encontre de la Russie.​

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