
Après huit mois de tensions diplomatiques, la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Alger le 6 avril 2025, marque une étape significative dans la normalisation des relations entre la France et l’Algérie. Cette rencontre avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune ouvre la voie à une coopération renouvelée entre les deux nations.
Des tensions diplomatiques persistantes
Les relations franco-algériennes ont traversé une période tumultueuse, notamment depuis juillet 2024, lorsque la France a soutenu le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, une position en contradiction avec celle de l’Algérie. Cette divergence a entraîné le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France et une série de mesures restrictives, affectant divers domaines de coopération bilatérale. En 2024, les échanges commerciaux bilatéraux ont chuté de manière significative, passant de 11,8 milliards d’euros en 2023 à 5,4 milliards d’euros, soit une diminution de près de 54 %. Les exportations françaises de blé vers l’Algérie ont été particulièrement touchées, avec une baisse de 30 %.
La visite de Jean-Noël Barrot : un pas vers l’apaisement
La venue de Jean-Noël Barrot à Alger a permis de rétablir le dialogue entre les deux pays. Après des discussions approfondies avec le président Tebboune, le ministre français a annoncé la réactivation de l’ensemble des mécanismes de coopération dans tous les secteurs, affirmant ainsi la volonté commune de tourner la page des différends passés. Il a également été convenu de reprendre les échanges entre les services de renseignement et d’organiser des réunions entre les principaux responsables sécuritaires, notamment pour discuter des enjeux régionaux tels que la situation au Sahel.
Les enjeux de la reprise de la coopération
La relance des relations bilatérales couvre des domaines cruciaux tels que la migration, la sécurité et l’économie. La France et l’Algérie, partageant une histoire complexe, reconnaissent l’importance d’une collaboration étroite pour relever les défis communs. La réouverture du dialogue vise également à renforcer les liens commerciaux et culturels, essentiels pour les deux nations. Cependant, des obstacles subsistent, notamment en ce qui concerne la coopération économique et la confiance mutuelle.
Vers une relation d’égal à égal
Les déclarations officielles soulignent la volonté des deux parties d’établir une relation basée sur le respect mutuel et l’égalité. Cette approche vise à surmonter les malentendus historiques et à bâtir un partenariat durable, bénéfique pour les deux pays et leurs citoyens. Néanmoins, des défis demeurent, notamment en ce qui concerne la question du Sahara occidental et la coopération en matière de sécurité. Les analystes suggèrent que l’Algérie considère le soutien de la France au plan d’autonomie marocain comme une trahison, compliquant les perspectives de normalisation rapide.
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