Intel s’apprête à supprimer plus de 20 % de ses effectifs : 21 000 postes supprimés pour rester dans la course

Intel licenciement

Le géant américain des semi-conducteurs Intel s’apprête à annoncer une vague de licenciements sans précédent : plus de 21 000 postes, soit environ 20 % de ses effectifs mondiaux, pourraient être supprimés dans les semaines à venir. Cette décision, révélée par Bloomberg, intervient dans un contexte de pertes financières, de concurrence accrue et de transformation stratégique sous la houlette de son nouveau PDG, Lip-Bu Tan. Alors que l’entreprise tente de se repositionner sur le marché des puces pour l’intelligence artificielle, cette restructuration soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir d’Intel et de ses salariés.​

Une restructuration d’ampleur inédite

Selon des informations rapportées par Bloomberg, Intel envisage de supprimer plus de 20 % de ses effectifs, soit environ 21 000 postes, dans le cadre d’une vaste opération de réduction des coûts et de réorganisation interne. Cette décision s’inscrit dans la continuité des mesures prises en 2024, où l’entreprise avait déjà annoncé la suppression de 15 000 emplois. Le nouveau PDG, Lip-Bu Tan, nommé en mars 2025, a indiqué dans une note interne que cette restructuration visait à « simplifier l’organisation » et à « accélérer la prise de décision » en éliminant des couches de management superflues.​

Cette stratégie de « flattening » (aplatissement hiérarchique) s’accompagne d’une réduction des dépenses d’investissement, passant de 20 milliards à 18 milliards de dollars pour l’année en cours. Intel prévoit également de diminuer ses dépenses opérationnelles à 17 milliards de dollars en 2025, puis à 16 milliards en 2026. Ces mesures visent à améliorer l’efficacité opérationnelle et à recentrer l’entreprise sur son cœur de métier : l’ingénierie et la fabrication de puces.​

Une entreprise en perte de vitesse face à la concurrence

Intel traverse une période difficile, marquée par une perte de vitesse face à des concurrents tels que Nvidia et AMD, qui ont su capitaliser sur la demande croissante en puces dédiées à l’intelligence artificielle. Au premier trimestre 2025, Intel a enregistré une perte de 800 millions de dollars, avec un chiffre d’affaires stagnant à 12,7 milliards de dollars. L’entreprise peine à rattraper son retard technologique, notamment en matière de fabrication, où elle est devancée par des acteurs comme TSMC.​

Malgré l’obtention de 7,86 milliards de dollars de subventions fédérales dans le cadre du CHIPS Act, destiné à revitaliser la production de semi-conducteurs aux États-Unis, Intel n’a reçu que 2,2 milliards de dollars à ce jour. Cette situation financière précaire, combinée à une concurrence féroce et à des retards dans la mise sur le marché de nouvelles technologies, pousse l’entreprise à prendre des mesures drastiques pour assurer sa survie.​

Une transformation culturelle et organisationnelle

Au-delà des aspects financiers, la restructuration d’Intel reflète une volonté de transformation culturelle. Lip-Bu Tan souhaite instaurer une culture d’entreprise axée sur l’efficacité, la rapidité et l’innovation. Dans cette optique, il a annoncé la fin des incitations à l’agrandissement des équipes, privilégiant désormais la productivité et la qualité des résultats. Les managers seront évalués non plus sur la taille de leurs équipes, mais sur leur capacité à « faire plus avec moins ».​

Par ailleurs, Intel impose un retour au bureau plus strict : à partir du 1er septembre 2025, les employés devront être présents sur site quatre jours par semaine, contre trois actuellement. Cette mesure vise à renforcer la collaboration et à accélérer les processus décisionnels, dans un contexte où l’entreprise cherche à regagner en agilité.​

Un avenir incertain pour Intel et ses employés

La suppression de plus de 20 % des effectifs d’Intel aura des répercussions majeures, tant pour l’entreprise que pour ses salariés. En Irlande, où Intel emploie environ 4 900 personnes, des centaines d’emplois sont menacés, suscitant l’inquiétude des autorités locales et des syndicats. Cette situation illustre les défis auxquels sont confrontées les multinationales dans un contexte de transformation technologique rapide et de concurrence mondiale accrue.​

Pour Intel, cette restructuration représente une tentative de redéfinir son identité et de retrouver sa place de leader dans l’industrie des semi-conducteurs. Cependant, le succès de cette stratégie dépendra de la capacité de l’entreprise à innover, à répondre aux besoins du marché et à mobiliser ses talents autour d’une vision commune. Les mois à venir seront déterminants pour l’avenir d’Intel et de ses milliers d’employés à travers le monde.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*