Malgré les restrictions américaines, Huawei intensifie ses efforts pour concurrencer Nvidia sur le marché des puces d’intelligence artificielle. Avec le lancement de l’Ascend 910C et une infrastructure de calcul avancée, le géant chinois ambitionne de s’imposer dans un secteur stratégique, tout en faisant face à des défis technologiques et géopolitiques majeurs.
L’Ascend 910C : la riposte technologique de Huawei
Huawei a récemment dévoilé l’Ascend 910C, une puce d’intelligence artificielle conçue pour rivaliser avec les produits phares de Nvidia. Cette initiative marque une étape significative dans la stratégie de Huawei visant à réduire sa dépendance aux technologies étrangères, notamment dans le contexte des restrictions imposées par les États-Unis.
L’Ascend 910C est destinée à des applications d’inférence, un domaine en pleine expansion avec la multiplication des modèles d’IA tels que les chatbots et les assistants vocaux. Huawei a commencé à distribuer des échantillons de cette puce à des entreprises technologiques et a déjà enregistré des commandes, malgré des rendements de production actuellement limités à environ 20 %, en raison de l’absence d’équipements de lithographie avancés.
CloudMatrix 384 Supernode : une infrastructure de calcul ambitieuse
Parallèlement au développement de ses puces, Huawei a introduit le CloudMatrix 384 Supernode, une architecture d’infrastructure d’IA visant à surmonter les goulots d’étranglement en matière de puissance de calcul. Selon les données de Huawei, ce supernode atteint une puissance de calcul de 300 pétaflops, surpassant les 180 pétaflops du modèle NVL72 de Nvidia.
Cette avancée démontre la volonté de Huawei de proposer des solutions complètes, allant des puces aux infrastructures, pour répondre aux besoins croissants en matière de traitement de l’IA, notamment dans les centres de données et les applications industrielles.
Défis et obstacles : entre restrictions et contraintes technologiques
Malgré ces progrès, Huawei fait face à des défis considérables. Les restrictions américaines empêchent l’accès aux équipements de lithographie ultraviolette extrême (EUV), essentiels pour la fabrication de puces avancées. En conséquence, les rendements de production de l’Ascend 910C restent faibles, compromettant la viabilité commerciale à grande échelle.
De plus, la dépendance à des partenaires comme SMIC, qui utilise des procédés moins avancés, limite la compétitivité de Huawei face à des acteurs comme Nvidia, qui bénéficient de technologies de pointe et d’une chaîne d’approvisionnement plus robuste.
Une course technologique sous haute tension
La stratégie de Huawei s’inscrit dans une volonté plus large de la Chine de renforcer son autonomie technologique, notamment dans des secteurs clés comme l’intelligence artificielle. Le soutien gouvernemental et les investissements massifs dans la recherche et le développement témoignent de cette ambition.
Cependant, la concurrence reste féroce. Nvidia continue d’innover, avec des projets de fabrication de puces d’IA aux États-Unis et le développement de superordinateurs de nouvelle génération. La bataille pour la suprématie dans le domaine des puces d’IA s’annonce donc intense, avec des enjeux technologiques, économiques et géopolitiques majeurs.
Soyez le premier à commenter