Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé la dissolution de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), marquant un changement majeur dans la politique commerciale algérienne. Cette décision, motivée par la volonté de moderniser l’économie et de réduire la bureaucratie, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à diversifier les exportations et à renforcer la production nationale. La suppression d’ALGEX soulève des questions sur l’avenir de la régulation des importations et sur les mécanismes qui seront mis en place pour soutenir les ambitions économiques du pays.
ALGEX : une institution devenue obsolète ?
Créée en 2004, ALGEX avait pour mission de promouvoir les exportations hors hydrocarbures et de réguler les importations en délivrant des licences aux opérateurs économiques, en fonction des besoins du marché national . Cependant, son fonctionnement a été critiqué pour sa lourdeur administrative et son inefficacité. Le président Tebboune a qualifié l’agence d’« instance du jurassique », estimant qu’elle n’était plus adaptée aux exigences actuelles de l’économie algérienne .
La dissolution d’ALGEX s’inscrit dans une volonté de simplifier les procédures et de lutter contre les pratiques bureaucratiques qui entravent le développement économique. Le président a souligné que certaines institutions de l’État n’ont pas su s’adapter à la nouvelle dynamique économique, ce qui constitue un frein à la croissance .
Une nouvelle architecture pour le commerce extérieur
En remplacement d’ALGEX, le président Tebboune a annoncé la création de deux nouveaux organismes distincts : l’un dédié à la régulation des importations, l’autre à la promotion des exportations. Ces structures devraient être opérationnelles d’ici la fin mai 2025 . L’objectif est de mettre en place des entités plus efficaces, capables de soutenir la diversification de l’économie et de faciliter les échanges commerciaux.
Cette réforme vise également à renforcer la transparence et à lutter contre les pratiques frauduleuses, telles que la surfacturation des importations et la sous-facturation des exportations, qui ont longtemps affecté l’économie algérienne. Le président a insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux pour garantir l’intégrité des transactions commerciales.
Vers une économie plus diversifiée et compétitive
La suppression d’ALGEX s’inscrit dans une stratégie plus large visant à diversifier l’économie algérienne, encore largement dépendante des hydrocarbures. Le président Tebboune a fixé l’objectif d’atteindre un produit intérieur brut (PIB) de 400 milliards de dollars d’ici 2027, en misant sur le développement de secteurs tels que l’industrie, l’agriculture et les services .
Des efforts ont déjà été entrepris pour stimuler les exportations hors hydrocarbures, qui ont atteint 7 milliards de dollars en 2024, malgré un léger recul dû à des circonstances exceptionnelles . Le président a également souligné l’importance de créer un environnement favorable à l’investissement, en simplifiant les procédures administratives et en facilitant l’accès au foncier industriel.
Défis et perspectives
La dissolution d’ALGEX représente un tournant important dans la politique commerciale de l’Algérie, mais elle soulève également des défis. La mise en place des nouvelles structures devra être rapide et efficace pour éviter un vide institutionnel qui pourrait perturber les échanges commerciaux. De plus, il sera essentiel de garantir que ces nouvelles entités ne reproduisent pas les mêmes travers bureaucratiques que leur prédécesseur.
Par ailleurs, la réussite de cette réforme dépendra de la capacité du gouvernement à instaurer un climat de confiance avec les opérateurs économiques, en assurant la transparence des procédures et en luttant contre la corruption. Le président Tebboune a appelé à la mobilisation générale pour atteindre les objectifs économiques fixés, en misant sur une nouvelle génération d’entrepreneurs et sur l’innovation.
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