
Dans un contexte mondial tendu par la guerre commerciale, la France abaisse sa prévision de croissance à 0,7 % pour 2025. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, maintient cependant l’objectif de réduction du déficit public à 5,4 % du PIB. Cette décision reflète les défis économiques actuels et les incertitudes liées aux politiques commerciales internationales.
Une croissance revue à la baisse dans un climat d’incertitude
Le gouvernement français a récemment ajusté sa prévision de croissance pour 2025, la ramenant de 0,9 % à 0,7 %. Cette révision intervient dans un contexte marqué par des tensions commerciales internationales, notamment les droits de douane imposés par les États-Unis. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a souligné que ces incertitudes pèsent sur l’économie française et justifient cette révision à la baisse.
Parallèlement, des institutions telles que la Banque de France et l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) ont également revu leurs prévisions, anticipant une croissance de 0,7 % et 0,5 % respectivement pour 2025. Ces ajustements reflètent une prudence généralisée face aux incertitudes économiques mondiales.
Maintien de l’objectif de réduction du déficit malgré les défis
Malgré la révision à la baisse de la croissance, le gouvernement maintient son objectif de réduction du déficit public à 5,4 % du PIB pour 2025, contre 5,8 % en 2024. Pour atteindre cet objectif, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé un gel de 5 milliards d’euros de dépenses publiques. Cette mesure vise à compenser la baisse des recettes fiscales attendue en raison du ralentissement économique.
Cependant, le ministre de l’Économie a indiqué qu’en cas de détérioration supplémentaire de la conjoncture, le gouvernement pourrait envisager une certaine flexibilité budgétaire, tout en excluant des hausses d’impôts ou des coupes drastiques dans les dépenses.
Surveillance accrue des agences de notation et des marchés financiers
La situation budgétaire de la France est scrutée de près par les agences de notation et les marchés financiers. Moody’s, qui avait déjà abaissé la note souveraine de la France de Aa2 à Aa3 en décembre dernier, doit rendre un nouvel avis ce vendredi. Cette surveillance accrue reflète les préoccupations concernant la capacité de la France à maîtriser son déficit et à maintenir la confiance des investisseurs.
Le coût de la dette publique française, qui s’élève à 113 % du PIB, est également un sujet de préoccupation, d’autant plus que les taux d’intérêt sur les emprunts français ont récemment augmenté. Cette situation complique la tâche du gouvernement, qui doit concilier la nécessité de soutenir la croissance économique avec l’impératif de maîtrise des finances publiques.
Perspectives économiques et défis à venir
La France fait face à des défis économiques majeurs, notamment la nécessité de stimuler la croissance tout en réduisant le déficit public. Le gouvernement prévoit de détailler sa trajectoire budgétaire le 15 avril lors d’une conférence sur les finances publiques. L’objectif est de ramener le déficit sous le seuil européen de 3 % d’ici 2029, une ambition jugée difficile à atteindre par de nombreux économistes.
Dans ce contexte, la France doit également faire face à des pressions pour augmenter les dépenses dans des domaines tels que la défense, tout en maintenant une discipline budgétaire stricte.
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