À peine Elon Musk a-t-il quitté son poste au sein du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE) que sa relation avec le président Donald Trump a explosé en plein vol. Ce qui fut un partenariat politique et technologique inédit s’est transformé en une querelle publique, alimentée par des attaques personnelles, des menaces économiques et des révélations embarrassantes. Cette rupture, survenue début juin 2025, révèle les tensions profondes entre deux figures majeures de la droite américaine et soulève des questions sur l’avenir de leurs alliances respectives.
Une alliance stratégique devenue explosive
L’alliance entre Donald Trump, président des États-Unis, et Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, s’est consolidée lors de la campagne présidentielle de 2024. Musk a soutenu Trump financièrement, contribuant à hauteur de près de 300 millions de dollars à sa campagne, et a été nommé co-directeur du DOGE dès l’investiture présidentielle en janvier 2025. Cette initiative visait à réduire les dépenses publiques et à réorganiser l’administration fédérale.
Cependant, des divergences sont apparues rapidement. Musk a critiqué le projet de loi budgétaire de Trump, surnommé le « Big Beautiful Bill », le qualifiant de « disgusting abomination » en raison de son impact sur le déficit fédéral. En réponse, Trump a menacé de résilier les contrats gouvernementaux de Musk, notamment ceux de SpaceX, qui a reçu plus de 20 milliards de dollars depuis 2008. Musk a alors insinué des liens entre Trump et Jeffrey Epstein, sans fournir de preuves, intensifiant ainsi le conflit.
DOGE : promesses non tenues et critiques croissantes
Le Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE), dirigé par Musk, avait pour objectif de réduire les dépenses fédérales de 2 000 milliards de dollars. Cependant, selon une analyse de la Partnership for Public Service, les économies réelles pourraient être contrebalancées par des coûts indirects, notamment des pertes de productivité et des litiges juridiques.
Le départ de Musk le 30 mai 2025, après 130 jours en tant que conseiller spécial, a laissé le DOGE sans direction claire. Bien que Trump ait initialement salué le travail de Musk, il a ensuite minimisé son rôle, déclarant : « Je ne pense même pas à Elon. Il a un problème, le pauvre gars a un problème. »
Réactions politiques et économiques
La querelle entre Trump et Musk a provoqué des réactions diverses au sein du Parti républicain. Des figures influentes, telles que le président de la Chambre Mike Johnson, ont exprimé leur soutien à Trump, tandis que d’autres, comme le gestionnaire de fonds Bill Ackman, ont appelé à la réconciliation. Cette division reflète les tensions entre le populisme trumpien et le techno-libertarianisme incarné par Musk.
Sur le plan économique, la dispute a eu des répercussions immédiates. Les actions de Tesla ont chuté, et la cryptomonnaie Dogecoin, souvent associée à Musk, a également connu une baisse. Les investisseurs s’inquiètent des conséquences potentielles de cette rupture sur les entreprises de Musk, notamment en ce qui concerne les contrats gouvernementaux et les subventions.
Un affrontement révélateur des fractures de la droite américaine
La rupture entre Donald Trump et Elon Musk met en lumière les divisions au sein de la droite américaine. Leur alliance, autrefois perçue comme stratégique, s’est effondrée sous le poids des ambitions personnelles et des divergences idéologiques. Cette querelle publique souligne la fragilité des coalitions politiques basées sur des intérêts mutuels plutôt que sur des convictions partagées.
À l’avenir, cette fracture pourrait avoir des implications majeures pour le paysage politique et économique des États-Unis. Elle pourrait influencer les alliances au sein du Parti républicain, affecter les relations entre le gouvernement et le secteur technologique, et redéfinir les stratégies de financement des campagnes électorales. Dans ce contexte, la dispute entre Trump et Musk dépasse le simple affrontement personnel pour devenir un symbole des tensions plus larges qui traversent la droite américaine.
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