
Découvrez étape par étape comment faire du compost maison, même en appartement. Ce guide clair et rigoureux vous aide à transformer vos déchets en ressource fertile. Il compare méthodes, techniques et contraintes.
1. Pourquoi composter chez soi ?
Composter chez soi, c’est avant tout valoriser ses déchets organiques et participer à la réduction des ordures ménagères. Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), le compost améliore la croissance des plantes, la rétention d’eau des sols, limite l’érosion et diminue la dépendance aux engrais chimiques. Le compost dégage 10 % de moins de gaz à effet de serre par tonne de déchets qu’une décharge. En France, la loi de Transition énergétique impose aux communes d’offrir une solution de tri des biodéchets à tous les ménages avant 2025, soulignant l’importance croissante du compostage domestique.
Ces données chiffrées montrent que faire du compost n’est plus seulement un geste écologique, mais une nécessité citoyenne et réglementaire. Cela constitue un geste simple et effectif pour le climat, l’économie des ressources et la santé du sol.
2. Principe et techniques : comment faire du compost chez soi
Pour faire son compost maison, il existe plusieurs méthodes adaptées à différents espaces : jardin, balcon, voire appartement.
Le compost en bac ou en tas
Le compost en bac, de préférence en bois ou en plastique conçu pour le compostage, est la méthode la plus répandue. Selon l’ADEME, un bac en contact avec la terre, placé en mi-ombre, permet d’obtenir un compost mûr en 4 à 5 mois. Le rapport carbone/azote est primordial : on recommande environ 2 parts de matière brune (carton, bois sec, feuilles mortes) pour 1 part de matière verte (épluchures, tontes de gazon). L’aération se fait par brassage régulier, de même que l’humidité doit être contrôlée : une poignée de compost doit à peine relâcher d’eau pour être un bon indicateur.
Le compost en tas est une variante gratuite possible sans équipement. Il nécessite davantage de place (1 m à 1,5 m de hauteur), prend plus de temps (6 mois à 1 an) et peut attirer des nuisibles, mais il offre une grande aération naturelle et flexibilité.
Le lombricompostage
Le vermicompostage, ou lombricompostage, utilise des vers (Eisenia foetida, notamment) pour transformer les biodéchets. Cette méthode peut être mise en œuvre en appartement. Le processus dure de 1 à 6 mois selon le dosage, et produit un amendement riche en azote, phosphore et potassium (NPK), parfait pour les plantes en pot. Le jus de lombricompost, ou lombrithé, est un engrais liquide concentré à diluer 10 fois.
Le compostage Bokashi
Le compostage Bokashi repose sur une fermentation anaérobie en deux étapes . Dans un seau étanche hermétique, on mixe les déchets avec du son inoculé en micro-organismes efficaces. Cette phase dure environ 1 à 2 semaines, suivie d’une phase aérobie dans le sol ou un bac en plein air, pour achever la décomposition (15 jours à 1 mois). Cette méthode convient particulièrement en appartement car sans odeurs ni nuisibles, et elle accepte viande, poisson et produits laitiers.
Synthèse comparative
Méthode | Espace requis | Temps de maturation | Points forts | Contraintes |
---|---|---|---|---|
Bac en bois/plastique | jardin/balcon | 4–6 mois | Simple, accessible, produit riche | Nécessite aération et équilibre |
Tas de compost | jardin | 6–12 mois | Gratuit, flexible | Place, nuisibles, visuel |
Lombricomposteur | appartement | 1–6 mois | Compact, produit très riche, éducatif | À bien doser humidité/température |
Bokashi | appartement | 1–2 mois + 1 mois | Rapide, hygiénique, accepte déchets variés | Nécessite phase finale externe |
3. Les règles d’or pour réussir son compost
Pour faire du compost efficace, certaines règles sont incontournables :
Équilibre carbone/azote
Le bon rapport C/N est essentiel. On privilégie 2/1 en carbone (matières sèches) et azote (déchets frais : épluchures, marc de café). Ce ratio évite les mauvaises odeurs et accélère la décomposition.
Aération et humidité
Un bon compost doit respirer : un brassage hebdomadaire assure l’oxygénation. L’humidité est optimisée lorsque pressé en poignée, quelques gouttes apparaissent signe d’un compost idéal.
Température
Un composteur de type « hot compost » atteint 40–60 °C, ce qui accélère la décomposition et élimine les pathogènes. En lombricompostage et Bokashi, la température est plus basse, mieux adaptée à l’habitat .
Sélection des déchets
Évitez les viandes, poissons, produits laitiers, graisses, litières animales : risques sanitaires, nuisibles et déséquilibre. Pour Bokashi, ces déchets sont acceptés en pré-compostage, mais demandent une phase finale hors du seau.
Bon conteneur et emplacement
Installez votre composteur dehors, en contact avec le sol et mi-ombragé, pour permettre aux micro-organismes du sol de rejoindre le mélange.
4. Cas concrets et durabilité
Compostage en appartements : témoignages
Les citadins recourent souvent au lombricomposteur ou au Bokashi. Comme l’explique Anzhu dans son « Guide du débutant » (mai 2025), ces méthodes permettent aux ménages sans jardin de valoriser leurs biodéchets, réduire les déchets ménagers et cultiver des plantes en pot.
Collectif et sensibilisation
De nombreuses initiatives locales proposent des composteurs partagés en pied d’immeuble ou quartier. L’ADEME recommande de nommer un référent formé, d’afficher des consignes et d’animer le dispositif régulièrement pour pérenniser le compostage collectif. Selon un retour d’expérience, 10 à 15 foyers peuvent s’organiser autour de 3 bacs (compostage, maturation, matière sèche).
Compost et lutte contre le changement climatique
Des analyses montrent que le détournement des biodéchets vers le compost réduit significativement les émissions de méthane, tandis que les sols améliorés stockent davantage de carbone. Le compost contribue donc à la résilience climatique, tout en nourrissant les sols.
5. Vers une planète fertile : mobilisations et innovations
En 2025, le compost est au cœur des politiques publiques : obligations de tri, soutien à la collecte et aux filières, distribution de composteurs et formations sont encouragés. Dans certaines communes comme Limoges ou Woluwe-Saint-Pierre, le compost domestique permet de réduire la facture déchets de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an. Par ailleurs, les pratiques en appartement gagnent en maturité : lombricompost, Bokashi, compost partagé sont désormais des composantes crédibles d’un mode de vie durable.
Sur le plan individuel, faire du compost maison permet de réduire son empreinte écologique, diminuer ses déchets et enrichir sa terre. Collectivement, c’est une réponse concrète face à la crise climatique et au gaspillage alimentaire. L’innovation est au rendez-vous : kits connectés, composteurs rotatifs, ressources en ligne, ateliers… Autant d’outils permettant d’accélérer la transition vers une gestion circulaire de nos déchets.
Conclusion
Comment faire du compost chez soi, même sans jardin ? En privilégiant la méthode adaptée à votre espace : bac, lombricomposteur ou Bokashi. Respectez l’équilibre carbone/azote, l’humidité et l’aération. Apprenez à reconnaître les déchets à éviter et participez à la dynamique collective locale. En tenant ces engagements, vous contribuez, à votre échelle, à un modèle plus circulaire, fertile et responsable.
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