
Pékin accueille aujourd’hui le sommet des BRICS+ dans une dynamique de renforcement de la coopération multilatérale. Le sommet marque l’entrée officielle de nouveaux membres, dont l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie, dans un élargissement stratégique des BRICS. L’événement s’inscrit dans une perspective de redéfinition des équilibres économiques et géopolitiques à l’échelle mondiale. Cet article analyse les enjeux et perspectives de ce rassemblement avec objectivité et rigueur.
Un contexte en mutation pour la coopération Sud-Sud
La Chine poursuit sa stratégie d’expansion économique et politique à travers l’initiative BRICS+, un forum qui va au-delà des cinq membres traditionnels pour inclure des économies émergentes et stratégiquement importantes. Le sommet de Pékin, organisé en mars 2025, intervient à un moment où le paysage géopolitique mondial est marqué par des tensions entre blocs économiques et rivalités régionales. Face à la montée en puissance des acteurs tels que l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie, la Chine ambitionne de construire un contrepoids à l’ordre occidental en renforçant la coopération Sud-Sud. Ce contexte offre à Pékin l’opportunité de consolider son rôle de pivot dans un réseau d’alliances stratégiques élargi.
Les nouveaux membres et leurs enjeux stratégiques
L’élargissement des BRICS avec l’intégration de nouveaux partenaires tels que l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie représente une rupture majeure par rapport à la composition traditionnelle du groupe. Ces pays apportent avec eux des atouts géopolitiques et économiques considérables : l’Iran avec ses ressources énergétiques, l’Égypte avec sa position géostratégique en Méditerranée et l’Éthiopie avec sa croissance démographique et économique. La participation de ces nations renforce la dimension globale du bloc et ouvre la voie à des partenariats dans des secteurs variés, allant de l’énergie aux infrastructures en passant par la technologie. En chiffres, des investissements conjoints de plusieurs dizaines de milliards de dollars sont évoqués pour les cinq prochaines années, signalant l’ampleur des ambitions de ce regroupement élargi.
Implications économiques et politiques
Sur le plan économique, l’intégration de ces nouveaux membres vise à créer un marché élargi et à stimuler le commerce intra-BRICS, tout en réduisant la dépendance aux systèmes financiers occidentaux. Pékin propose de développer des mécanismes de financement alternatifs, incluant la création d’un fonds commun, afin de soutenir des projets d’infrastructures et de développement durable. Par ailleurs, sur le plan politique, ce sommet offre à la Chine une plateforme pour promouvoir une gouvernance mondiale multipolaire et remettre en question la domination des institutions traditionnelles. Toutefois, certains analystes soulignent que cet élargissement risque de compliquer la prise de décision au sein du bloc, en raison des divergences d’intérêts et de priorités entre des membres aux profils très différents.
Perspectives et critiques
Le sommet des BRICS+ à Pékin s’inscrit dans une tendance plus large de réorganisation des alliances économiques mondiales. Si l’initiative offre des perspectives prometteuses en termes de coopération et de développement, elle suscite également des critiques. Des observateurs mettent en garde contre une possible dilution de l’efficacité du groupe en raison de l’hétérogénéité de ses membres. D’autres soulignent que les ambitions de la Chine, bien que légitimes dans le cadre d’un monde multipolaire, pourraient accroître les tensions avec l’Occident et déclencher une course aux alliances qui risquerait de fragmenter davantage la scène internationale. En définitive, l’issue de ce sommet dépendra de la capacité des nouveaux partenaires à harmoniser leurs objectifs pour bâtir ensemble un avenir économique et politique plus inclusif et résilient.
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