Carburants : des prix au plus bas depuis 2021

prix carburant France

Depuis début avril, les automobilistes français constatent une baisse notable des prix des carburants. Le litre de gazole est passé sous la barre symbolique de 1,60 €, une première depuis décembre 2021. Cette tendance s’explique par la baisse des cours du pétrole brut, conséquence directe des tensions commerciales initiées par l’administration Trump. Une situation qui, si elle soulage momentanément les consommateurs, reflète des bouleversements économiques mondiaux plus profonds.​

Une baisse des prix à la pompe saluée par les automobilistes

En France, le prix moyen du litre de gazole est désormais inférieur à 1,60 €, tandis que le SP-95 s’affiche autour de 1,68 €. Cette diminution des tarifs à la pompe est directement liée à la chute des cours du pétrole brut sur les marchés internationaux. Le Brent, référence européenne, est passé de 75 $ à moins de 60 $ le baril début avril, avant de remonter légèrement à environ 65 $. Cette baisse de près de 13 % en avril est la plus marquée depuis la pandémie de 2020.​

Les tensions commerciales entre les États-Unis et plusieurs de leurs partenaires ont provoqué une incertitude économique mondiale, réduisant la demande en pétrole. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a ainsi revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2025, la ramenant à 730 000 barils par jour, contre 1,03 million précédemment. Cette révision est attribuée à la faiblesse de la demande aux États-Unis et en Chine, ainsi qu’à la montée en puissance des véhicules électriques.​

Les décisions de l’administration Trump en toile de fond

Le 2 avril 2025, le président américain Donald Trump a annoncé une série de nouveaux droits de douane, notamment une taxe de 25 % sur les importations de biens en provenance de pays achetant du pétrole vénézuélien. Cette mesure, officialisée par le décret exécutif 14245, vise indirectement la Chine, principal importateur de pétrole vénézuélien. Par ailleurs, des droits de douane de 25 % ont été imposés sur les importations mexicaines, et de 10 % sur les importations canadiennes, y compris l’énergie.​

Ces décisions ont suscité des réactions en chaîne sur les marchés. Les investisseurs, craignant un ralentissement économique mondial, ont anticipé une baisse de la demande en énergie, entraînant une chute des cours du pétrole. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a également revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2025, la ramenant à 900 000 barils par jour, contre 1,2 million précédemment.​

Des effets contrastés selon les régions

Si la baisse des prix des carburants est une bonne nouvelle pour les consommateurs français, la situation est plus complexe aux États-Unis. Les nouveaux droits de douane imposés par l’administration Trump ont entraîné une hausse des prix de l’essence dans certaines régions, notamment dans le nord-est du pays, où les prix ont augmenté de 20 à 40 cents par gallon. Cette hausse est due à la dépendance de cette région aux importations de carburants canadiens, désormais taxées.​

En revanche, en Europe, les raffineurs bénéficient de la situation. La baisse des cours du pétrole réduit leurs coûts d’approvisionnement, tandis que les tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires offrent de nouvelles opportunités sur les marchés asiatiques et américains. Cependant, cette situation pourrait être de courte durée si les tensions commerciales s’intensifient ou si la demande mondiale en énergie continue de diminuer.​

Vers une stabilisation ou de nouvelles turbulences ?

La baisse actuelle des prix des carburants pourrait n’être qu’une parenthèse. Les tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires, notamment la Chine, le Canada et le Mexique, pourraient s’aggraver, entraînant de nouvelles perturbations sur les marchés. De plus, la montée en puissance des véhicules électriques et les politiques de transition énergétique pourraient durablement réduire la demande en pétrole.​

En France, si les prix à la pompe restent bas, cela pourrait relancer le débat sur la fiscalité des carburants et la transition énergétique. Les autorités pourraient être tentées d’ajuster les taxes pour compenser la baisse des recettes, ou de renforcer les incitations à l’achat de véhicules propres. Dans tous les cas, la situation actuelle souligne la vulnérabilité des marchés énergétiques aux décisions politiques et aux tensions géopolitiques.​

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