
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a annoncé un effort budgétaire supplémentaire de 40 milliards d’euros pour 2026, visant à réduire le déficit public à 4,6 % du PIB. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a précisé que des économies entre 40 et 50 milliards d’euros seraient nécessaires, sans augmentation des impôts. Cette annonce intervient à la veille d’une conférence sur les finances publiques convoquée par François Bayrou. Le gouvernement s’engage ainsi dans une trajectoire de rigueur budgétaire pour respecter les engagements européens.
Une trajectoire budgétaire sous tension
Le gouvernement français s’engage dans une réduction progressive du déficit public, avec pour objectif de le ramener à 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,4 % prévu en 2025. Cette stratégie vise à atteindre le seuil de 3 % d’ici 2029, conformément aux règles européennes. Pour y parvenir, un effort budgétaire supplémentaire de 40 milliards d’euros est nécessaire, selon Éric Lombard. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, évoque même un montant compris entre 40 et 50 milliards d’euros d’économies à réaliser pour le budget 2026.
Cette trajectoire budgétaire intervient dans un contexte économique incertain, marqué par une révision à la baisse de la croissance prévue pour 2025, désormais estimée à 0,7 %. Le gouvernement insiste sur la nécessité de ces mesures pour maintenir la crédibilité de la France sur les marchés financiers et préserver sa souveraineté économique.
Des économies sans hausse d’impôts
Le gouvernement exclut toute augmentation des impôts pour les ménages et les entreprises. Éric Lombard affirme que l’effort budgétaire reposera essentiellement sur des économies, tout en espérant une augmentation des recettes liées à la croissance. Il précise qu’il est encore trop tôt pour détailler les mesures envisagées, mais souligne que la dépense publique représente 57 % du PIB, laissant ainsi une marge de manœuvre pour des réductions sans compromettre la qualité des services publics.
Par ailleurs, le ministre souhaite pérenniser la contribution exceptionnelle des contribuables les plus aisés, introduite initialement pour une durée d’un an. Cette mesure, qui concerne quelques dizaines de milliers de foyers, a rapporté deux milliards d’euros et est présentée comme un signal de solidarité nécessaire.
Une équation politique délicate
La mise en œuvre de ces économies représente un défi politique majeur. Sophie Primas reconnaît que des décisions politiques fortes seront nécessaires pour atteindre les objectifs budgétaires fixés. Elle insiste cependant sur le fait que le gouvernement s’engage à ne pas augmenter les impôts, conformément aux engagements du Premier ministre et du président de la République.
Cette position a suscité des critiques de la part de l’opposition. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a comparé la situation actuelle à celle de la Grèce en 2010, dénonçant une « guerre sociale ». D’autres voix s’élèvent également pour mettre en garde contre les risques d’une politique d’austérité qui pourrait affaiblir la demande et la consommation.
Une conférence pour clarifier les choix
Une conférence sur les finances publiques, convoquée par François Bayrou, est prévue mardi. Elle réunira ministres, parlementaires, représentants des collectivités locales et des organismes de sécurité sociale. Cette rencontre vise à partager le diagnostic sur l’état des finances publiques et à discuter des solutions envisageables. Le gouvernement souhaite ainsi instaurer un exercice de transparence et de pédagogie auprès des Français, tout en évitant les recettes populistes.
Cette conférence marque le début d’un processus de concertation qui devra aboutir à des décisions concrètes pour le budget 2026. Le gouvernement devra trouver un équilibre entre la nécessité de réduire le déficit et la préservation de la cohésion sociale, dans un contexte économique et politique complexe.
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