Bill Gates, cofondateur de Microsoft et président de la Fondation Gates, a récemment annoncé son intention de donner la quasi-totalité de sa fortune, estimée à 200 milliards de dollars, d’ici 2045. Cette décision intervient alors qu’il critique sévèrement Elon Musk, PDG de Tesla et ancien responsable du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), pour les réductions drastiques de l’aide humanitaire américaine. Gates accuse Musk d’être responsable de la mort de milliers d’enfants pauvres dans le monde.
Une redistribution massive de la fortune de Gates
Le 8 mai 2025, Bill Gates a annoncé que la Fondation Gates dépenserait plus de 200 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années, avant de fermer définitivement ses portes le 31 décembre 2045. Cette initiative vise à intensifier les efforts pour éradiquer des maladies telles que la polio, le paludisme et la rougeole, et à réduire les décès évitables chez les femmes et les enfants. Depuis sa création en 2000, la fondation a déjà investi plus de 100 milliards de dollars dans des initiatives de santé mondiale.
Gates a souligné que cette accélération de la philanthropie est motivée par l’urgence des besoins actuels et la possibilité d’avoir un impact significatif grâce aux innovations scientifiques et technologiques. Il a également exprimé son désir de ne pas « mourir riche », s’inspirant de la philosophie d’Andrew Carnegie selon laquelle « mourir riche est une honte ».
Des critiques acerbes contre les coupes budgétaires de Musk
Parallèlement à cette annonce, Gates a vivement critiqué Elon Musk pour son rôle dans la réduction drastique de l’aide humanitaire américaine. En tant que responsable du DOGE, Musk a supervisé la suppression de 80 % des programmes de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), entraînant l’arrêt de financements essentiels pour des hôpitaux en Afrique et ailleurs.
Gates a déclaré que ces coupes budgétaires pourraient entraîner une augmentation significative des décès d’enfants dans le monde, estimant jusqu’à un million de morts supplémentaires par an. Il a qualifié Musk de « tueur d’enfants pauvres », soulignant que des tonnes de nourriture et de médicaments sont désormais gaspillées en raison de ces décisions.
Ces critiques interviennent dans un contexte où les États-Unis, le Royaume-Uni et la France réduisent leurs engagements en matière d’aide internationale, mettant en péril des décennies de progrès en matière de santé mondiale.
Des visions divergentes de la philanthropie
La confrontation entre Gates et Musk met en lumière deux approches distinctes de la philanthropie. Gates privilégie une action directe et immédiate pour résoudre les problèmes mondiaux, tandis que Musk adopte une approche plus technologique et à long terme, axée sur des projets tels que la colonisation de Mars et le développement de l’intelligence artificielle.
La Fondation Musk, bien que dotée de plusieurs milliards de dollars, a été critiquée pour son faible taux de distribution de fonds et pour avoir financé principalement des projets liés aux entreprises de Musk. En revanche, la Fondation Gates est reconnue pour son impact significatif sur la santé mondiale, ayant contribué à sauver plus de 80 millions de vies grâce à des initiatives telles que Gavi et le Fonds mondial.
Un avenir incertain pour l’aide humanitaire mondiale
La décision de Gates de fermer sa fondation d’ici 2045 et de redistribuer sa fortune soulève des questions sur l’avenir de l’aide humanitaire mondiale. Alors que les gouvernements réduisent leurs engagements, la philanthropie privée pourrait-elle combler le vide laissé par les fonds publics ?
Gates lui-même reconnaît que la philanthropie ne peut remplacer l’aide gouvernementale. Il appelle à une coopération renforcée entre les secteurs public et privé pour relever les défis mondiaux. De son côté, Musk n’a pas encore répondu aux critiques de Gates, mais ses décisions en matière de politique publique continuent de susciter des débats.
Dans ce contexte, la confrontation entre Gates et Musk illustre les tensions croissantes entre différentes visions de la responsabilité des milliardaires envers la société. Alors que certains plaident pour une redistribution immédiate des richesses, d’autres misent sur des innovations technologiques pour résoudre les problèmes à long terme.
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