
Depuis son entrée en vigueur en 2005, l’accord d’association entre l’Union européenne (UE) et l’Algérie a structuré les relations commerciales et politiques entre les deux parties. Aujourd’hui, face aux mutations économiques, l’Algérie exprime le souhait de renégocier cet accord afin d’établir un partenariat fondé sur le principe du « gagnant-gagnant ». Cette démarche vise à adapter les termes de la coopération aux réalités actuelles et à promouvoir une relation plus équilibrée entre Alger et Bruxelles.
Un accord historique à revisiter
Signé en 2002 et mis en application en 2005, l’accord d’association UE-Algérie avait pour objectif de renforcer les liens économiques, politiques et culturels entre les deux entités. À l’époque, l’économie algérienne dépendait majoritairement des hydrocarbures, représentant environ 97 % de ses exportations vers l’UE. L’accord prévoyait notamment la création d’une zone de libre-échange et la coopération dans divers domaines. Cependant, près de deux décennies plus tard, l’Algérie estime que les termes de cet accord ne correspondent plus aux réalités économiques actuelles.
Une volonté de diversification économique
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a souligné que la révision de l’accord s’impose au regard de la réalité économique actuelle. Depuis 2005, l’Algérie a entrepris des efforts pour diversifier ses exportations, incluant désormais des produits agricoles, des minerais, du ciment et des produits alimentaires. Cette diversification vise à réduire la dépendance aux hydrocarbures et à intégrer davantage de secteurs dans les échanges avec l’UE. Néanmoins, malgré ces efforts, la balance commerciale hors hydrocarbures reste déséquilibrée, les exportations non pétrolières vers l’UE demeurant faibles.
Des relations commerciales à rééquilibrer
L’UE demeure le principal partenaire commercial de l’Algérie, représentant environ 52 % de son commerce extérieur. Toutefois, les importations en provenance de l’UE ont triplé entre 2002 et 2011, passant de 8,2 milliards à 24,21 milliards de dollars, tandis que les exportations algériennes, principalement composées d’hydrocarbures, ont augmenté de 140 % sur la même période. Ce déséquilibre commercial a conduit l’Algérie à solliciter une révision de l’accord, en s’appuyant sur les articles 9 et 11, afin de protéger ses industries naissantes et de restructurer certains secteurs.
Perspectives et défis de la renégociation
La démarche algérienne ne résulte pas d’un conflit, mais vise à soutenir les bonnes relations entre l’Algérie et l’UE sur la base du principe « gagnant-gagnant ». Les négociations, initialement prévues pour novembre 2024, se dérouleront finalement en janvier 2025 à Alger. Elles représentent une étape cruciale pour adapter les termes de l’accord aux réalités économiques actuelles et protéger les secteurs stratégiques de l’économie algérienne face à une concurrence étrangère jugée parfois trop agressive. Les ajustements attendus pourraient concerner les règles tarifaires, les mesures de sauvegarde et les dispositions relatives aux industries naissantes.
En conclusion, la volonté de l’Algérie de renégocier l’accord d’association avec l’UE reflète une aspiration à un partenariat plus équilibré et adapté aux évolutions économiques récentes. Cette initiative pourrait ouvrir la voie à une coopération renforcée, bénéfique pour les deux parties, à condition que les négociations aboutissent à des termes mutuellement avantageux.
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