Corée du Sud : l’élection de Lee Jae-myung peut-elle clore la crise politique que traverse le pays ?

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Après six mois de turbulences institutionnelles marquées par la destitution de l’ancien président Yoon Suk-yeol, la Corée du Sud a tourné une page décisive en élisant Lee Jae-myung à la présidence. Ce scrutin anticipé, organisé le 3 juin 2025, a été perçu comme un référendum sur la démocratie sud-coréenne. Dès le lendemain, Lee a été investi président, promettant unité nationale, relance économique et restauration de la confiance civique. Mais la crise politique est-elle vraiment derrière ?

Une élection sous haute tension après la destitution de Yoon Suk-yeol

Le 3 juin 2025, Lee Jae-myung, candidat du Parti démocrate, a remporté l’élection présidentielle anticipée avec 49,42 % des voix, contre 41,15 % pour le conservateur Kim Moon-soo. La participation a atteint 79,4 %, un record depuis 1997, témoignant de l’engagement des citoyens dans un contexte de crise politique.

Cette élection faisait suite à la destitution de l’ancien président Yoon Suk-yeol, accusé d’avoir abusé de son pouvoir en déclarant la loi martiale en décembre 2024. La Cour constitutionnelle a confirmé sa destitution le 4 avril 2025, ouvrant la voie à un scrutin anticipé.

Lee Jae-myung, ancien gouverneur de la province de Gyeonggi et figure de l’opposition, s’était déjà présenté à l’élection présidentielle de 2022, où il avait été battu de justesse par Yoon. Son retour sur le devant de la scène politique a été marqué par une campagne axée sur la défense de la démocratie et la promesse de réformes économiques et sociales.

Une présidence placée sous le signe de l’unité et de la relance économique

Dès son investiture le 4 juin 2025, Lee Jae-myung a appelé à l’unité nationale et à la reconstruction de la démocratie sud-coréenne. Il a promis de surmonter les divisions idéologiques et de mettre en œuvre des politiques pragmatiques, indépendamment de leur origine politique.

Sur le plan économique, Lee a annoncé la création d’un groupe de travail d’urgence pour faire face aux défis économiques, notamment les tensions commerciales avec les États-Unis, le chômage des jeunes et la baisse du taux de natalité. Il a également exprimé son intention d’investir massivement dans l’intelligence artificielle, les énergies renouvelables et l’industrie culturelle coréenne.

En matière de politique étrangère, Lee a affirmé son engagement envers une diplomatie pragmatique, renforçant l’alliance avec les États-Unis et le Japon, tout en ouvrant la porte au dialogue avec la Corée du Nord. Il a souligné que « la véritable sécurité consiste à ne pas avoir besoin de guerre », mettant l’accent sur la nécessité de la coopération et de la paix dans la péninsule coréenne.

Des défis persistants sur le plan politique et judiciaire

Malgré sa victoire électorale, Lee Jae-myung fait face à des défis importants. Il est confronté à des allégations de corruption liées à son mandat précédent, bien qu’aucune condamnation définitive n’ait été prononcée. De plus, son parti envisage de proposer une législation protégeant les présidents en exercice contre les poursuites judiciaires, une initiative qui suscite la controverse et pourrait approfondir les divisions politiques.

La polarisation politique reste une réalité en Corée du Sud, avec une société divisée sur des questions clés telles que les relations intercoréennes, la politique économique et les réformes sociales. Lee devra naviguer avec prudence pour éviter de raviver les tensions et pour instaurer un climat de confiance et de coopération.

Une transition démocratique, mais une stabilité encore fragile

L’élection de Lee Jae-myung marque un tournant dans la politique sud-coréenne, offrant une opportunité de réconciliation et de réforme après une période de crise politique intense. Cependant, la stabilité du pays dépendra de la capacité du nouveau président à mettre en œuvre ses promesses, à gérer les défis économiques et à maintenir l’unité nationale.

La Corée du Sud se trouve à un carrefour, avec la possibilité de renforcer sa démocratie et de revitaliser son économie, mais aussi le risque de retomber dans des divisions politiques si les réformes promises ne sont pas réalisées. La présidence de Lee Jae-myung sera déterminante pour l’avenir du pays et pour la consolidation de ses institutions démocratiques.

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