Starbucks : Quatre employés licenciés pour avoir donné à manger des invendus à des sans-abri

Starbucks
© : T. Hubert/SIPA

À l’aéroport de Marseille-Provence, quatre salariés de Starbucks ont été licenciés pour avoir distribué des produits invendus à des personnes sans domicile fixe. Cette décision soulève des questions sur la gestion du gaspillage alimentaire et les politiques internes des grandes enseignes. Les employés concernés contestent leur licenciement et envisagent des actions en justice. Cette affaire met en lumière les tensions entre initiatives individuelles de solidarité et réglementations d’entreprise.​

Une initiative solidaire sanctionnée

Sabri, employé depuis 30 ans chez Starbucks à l’aéroport de Marseille-Provence, a été licencié pour avoir distribué des sandwichs invendus à des sans-abri. Chaque soir, après son service, il récupérait des produits proches de leur date de péremption pour les offrir à des personnes en situation de précarité présentes sur le site. Trois de ses collègues ont également été licenciés pour les mêmes raisons. Sabri affirme avoir toujours agi en toute transparence, avec l’accord de sa hiérarchie, et que les produits étaient enregistrés avant leur distribution.​

La position de l’entreprise

La direction du groupe SSP, gestionnaire des enseignes Starbucks et Prêt-à-Manger à l’aéroport, justifie ces licenciements par le non-respect des procédures internes. Selon l’entreprise, les salariés ne sont pas autorisés à emporter des marchandises, même destinées à être jetées, sauf disposition contractuelle spécifique. Les produits doivent être enregistrés comme pertes le jour même, puis jetés dans des conteneurs prévus à cet effet. SSP souligne que ces règles visent à garantir la transparence et le respect des normes d’hygiène.​

Réactions et implications

Les licenciements ont suscité des réactions de la part des syndicats et de certains responsables politiques. La CGT Air France a dénoncé une décision « scandaleuse et inacceptable », appelant au boycott des enseignes concernées. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a également critiqué ces licenciements, les qualifiant de « doublement inhumains ». Par ailleurs, cette affaire met en lumière les défis liés à la gestion des invendus alimentaires, alors que la France a adopté des lois pour lutter contre le gaspillage, notamment la loi Garot de 2016.​

Vers une réévaluation des pratiques ?

Cette affaire soulève des questions sur les politiques internes des entreprises en matière de gestion des invendus et de solidarité. Alors que des lois encouragent le don alimentaire, les pratiques varient selon les entreprises et les contextes. Les employés licenciés ont engagé une procédure devant les prud’hommes, affirmant ne pas vouloir « se laisser faire ». Ils espèrent que cette affaire permettra de sensibiliser à la nécessité de concilier respect des règles et actions solidaires.​

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